La part de l'électrique augmente - mais le marché s'affaiblit en raison de l'incertitude économique

Investissements hésitants - toujours également pour les camping-cars

Le recul concerne tous les segments de véhicules, y compris les camping-cars. Leur nombre a diminué de plus d'un quart par rapport à l'année précédente - un signe clair que le boom du camping déclenché par la pandémie de corona est définitivement fini (nous en avions déjà parlé le 24 avril 2025). Les entreprises hésitent pour des investissements de remplacement : L'incertitude de la situation économique mondiale pousse de nombreuses entreprises à retarder les investissements dans de nouveaux véhicules à faibles émissions.

Les camions électriques gagnent du terrain

Malgré un marché globalement faible, la demande de camions électriques continue de croître. Au cours du premier semestre 2025, 17,2 % de tous les nouveaux véhicules utilitaires lourds immatriculés (plus de 3,5 tonnes de poids total) étaient à propulsion entièrement électrique - un nouveau record. À titre de comparaison : pour l'ensemble de l'année 2024, cette part était encore de 8,4 %.

La raison de la forte demande réside dans la large gamme de produits développée, l'exemption encore en vigueur de la redevance sur le transport de marchandises en fonction des performances (RPLP) pour les camions sans émissions ainsi que la possibilité partielle de compensation de la perte de charge utile. Cela rend les propulsions électriques attrayantes sur le plan des coûts d'exploitation globaux dans le secteur du transport tout en préservant la capacité de transport grâce à une propulsion lourde.

Les camionnettes comme baromètre conjoncturel

Le nombre de nouvelles immatriculations de véhicules utilitaires légers (camionnettes et petits tracteurs routiers jusqu'à 3,5 tonnes) a également nettement diminué : 13 539 véhicules ont été enregistrés au premier semestre, ce qui représente une baisse de 15,2 % par rapport à la période de l'année précédente. La retenue des consommateurs s'est encore renforcée. Cette catégorie de véhicules peut être considérée comme un baromètre conjoncturel pour l'humeur économique, car notamment les artisans, les petites et moyennes entreprises (PME) ne peuvent se passer de ces véhicules pour les livraisons, les transports d'outils ou de matériaux.

Il est réjouissant que la part de marché des camionnettes entièrement électriques ait augmenté à 10,7 % au premier semestre 2025 (année précédente : 5,8 %). Désormais, les hybrides rechargeables sont également utilisés de manière accrue, atteignant une part de marché de 1,3 % pour les véhicules utilitaires légers.

Le secteur exige des conditions cadres fiables

Thomas Rücker, directeur d'auto-suisse, voit ces développements avec des sentiments mitigés :

"Que la part de marché des camionnettes et des camions entièrement électriques augmente est très réjouissant. Que le marché global, dans le même temps, diminue est extrêmement préoccupant. De même, la réalité politique nous cause de grandes préoccupations. Les objectifs en matière de CO2 ont été renforcés à partir de 2025, tandis qu'il manque des conditions cadres fiables et de soutien - comme le réseau de recharge rapide pour les camions, la protection des investissements à long terme (par exemple, avec une vue sur le déclassement RPLP) ou bien encore la tarification de l'énergie. Il est donc impératif de mettre en place des incitations globales pour la transition vers des véhicules à faibles émissions."

En particulier, le secteur a critiqué à plusieurs reprises l'introduction rétroactive du règlement sur le CO2 par le Conseil fédéral. Rücker exige que lors de futures réglementations, une plus grande considération pour la réalité économique et les cycles d'investissement soit prise. Cela est particulièrement indiqué maintenant, car d'une part, avec une nouvelle réglementation, l'attractivité des camionnettes entièrement électriques devrait être augmentée. D'autre part, une adaptation de la RPLP sera bientôt discutée au Parlement. Toute erreur de réglementation erronée frappera durement le transport de marchandises, soit par un arrêt précoce des ventes de véhicules Euro VI, soit par une rentabilité moindre pour les entrepreneurs pour l'achat de propulsions entièrement électriques.

Perspectives : Optimisme prudent

Malgré tous les défis, auto-suisse prévoit une légère reprise du marché au second semestre pour l'ensemble de l'année 2025. Les membres estiment le marché global à 28 000 véhicules utilitaires légers et 3 900 véhicules utilitaires lourds - à condition que la situation géopolitique ne se détériore pas davantage et que la demande de logistique respectueuse du climat demeure. Le processus de transformation vers des propulsions alternatives a été irréversiblement lancé, selon Rücker :

"Avec les affaires politiques à venir, des conditions cadres plus stables peuvent enfin être créées, permettant au transport routier de marchandises de contribuer de manière décisive à la décarbonisation - tout en restant un pilier important de l'économie suisse."

Les chiffres détaillés par marque sont disponibles sur www.auto.swiss. Les évaluations d'auto-suisse sont basées sur les enquêtes de la Confédération, les données peuvent être provisoires et incomplètes.

Contact presse :

Thomas Rücker Directeur T 079 529 12 02 thomas.ruecker@auto.swiss

Mario Bonato Économiste T 079 717 02 12 mario.bonato@auto.swiss