Rétrospective sur la saison pollinique 2025 - Centre d'allergie Suisse

En 2025, la saison pollinique a commencé à un moment moyen: noisetier, aulne, bouleau et frêne ont fleuri tôt, mais pas de manière exceptionnelle. Les graminées ont particulièrement eu un début précoce et prolongé. Face à la charge pollinique croissante, les concepts d'espaces verts urbains axés sur des plantes moins allergènes sont également mis au centre de l'attention politique.

Après un début d'année doux et plutôt humide avec plusieurs phases de gel, ont suivi un février, mars et avril exceptionnellement chauds et secs – des conditions idéales pour une saison pollinique précoce et parfois intense. Juin a ensuite connu une chaleur record et une sécheresse généralisée, prolongeant ainsi la floraison des graminées. Globalement, le temps au printemps et début été 2025 était très favorable aux pollens et a favorisé une charge précoce et prolongée.

Noisetier et aulne : Début de saison normal

Le début de la saison pollinique en 2025 s'est produit à un moment normal. Des phases de gel début janvier ont empêché une floraison trop précoce des noisetiers, en particulier au nord des Alpes. Dès fin janvier, avec un temps plus doux, les concentrations de pollens de noisetier ont rapidement augmenté. Dans les basses altitudes du Plateau suisse, la floraison a ainsi commencé dans la moyenne des années, tandis qu'au Tessin plus au sud, les premiers pollens ont été enregistrés quelques jours plus tôt. La floraison principale du noisetier et de l'aulne a eu lieu comme d'habitude en février. Dans l'ensemble, la période des floraisons précoces (noisetier, aulne) s'est terminée dans le délai habituel selon MeteoSuisse. Une particularité locale concerne les aulnes pourpres plantés en ville : ils fleurissent extrêmement tôt – parfois dès Noël – et libèrent des pollens qui peuvent déclencher le rhume des foins chez les allergiques.

Bouleau et frêne : Pic précoce du printemps, intensité modérée

La saison pollinique du bouleau a débuté tôt en 2025 : dès la mi-mars, les premiers bouleaux ont fleuri – favorisés par un février et mars nettement trop doux, mettant la végétation environ 1-2 semaines en avance sur la moyenne à long terme. En l'absence d'une « année de mast » – comme ce fut le cas en 2024 avec un nombre particulièrement élevé de chatons – la dose de pollens en 2025 était globalement inférieure. Néanmoins, des concentrations élevées de pollens de bouleau ont été relevées localement au printemps chaud, par exemple pendant une période ensoleillée début avril. Les frênes ont fleuri en parallèle aux bouleaux, atteignant parfois des valeurs élevées surtout en mars, notamment au Tessin. Globalement, la floraison du bouleau et du frêne s'est achevée de manière planifiée en avril cette fois-ci.

Pollens de graminées : Début précoce et haute saison prolongée

Avec les graminées, la haute saison pollinique a commencé particulièrement tôt cette année. Les premiers pollens de graminées ont volé dès avril – alors que la floraison des bouleaux était encore en cours. « La saison pollinique des graminées en 2025 en Suisse a commencé très tôt en raison de l'hiver et du printemps doux. La floraison des graminées avait presque deux semaines d'avance sur la moyenne à long terme », explique la biométéorologue Regula Gehrig de MeteoSuisse. Un front froid bref autour de Pâques a temporairement ralenti la croissance des graminées, mais avec la hausse des températures, la production de pollens a rapidement repris. À partir de fin avril et début mai, des concentrations fortes à très fortes de pollens de graminées ont été mesurées de façon générale. Contrairement à 2024 – lorsque les pluies fréquentes en mai et juin ont agi comme un « bouton de pause » – 2025 a connu des périodes sèches plus longues. Des précipitations rares ont opposé localement des orages de chaleur. Au total, la Suisse a connu une longue floraison des graminées, qui est restée forte jusqu'à fin juin.

Végétalisation favorable aux allergiques en point de mire

La charge pollinique élevée et continue dans les zones urbaines provoque non seulement des éternuements, mais attire également l'attention politique sur le choix d'une végétalisation adaptée. L'arrière-plan est une initiative au parlement de la ville de Zurich, qui vise à recommander à l'avenir davantage de plantes peu polliniques dans les espaces publics et à éviter largement les espèces hautement allergènes comme les bouleaux ou les aulnes – avec le but clair de réduire la charge allergène en milieu urbain. De plus, les recommandations scientifiques actuelles, telles que celles du Allergo Journal [1] (juin 2025), confirment que les villes devraient, dans la mesure du possible, se tourner vers des plantes peu ou pas allergènes pour prévenir les dommages sanitaires futurs.

Sybille Suter, Communication et médias
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